Notre premier contact avec Fidji est un peu à l’image de notre appréciation. D’un côté un douanier très sympathique et de l’autre la responsable de la santé qui nous menace d’amende salée, et là, je ne parle pas de la noix ! Tout ça parce que je suis sortie du bateau pour aller au bureau de la marina. Une fois son sa petite crise de supériorité satisfaite, une demie heure de paperasse lui a fait digérer l’offense.

40 % de la population est d’origine indienne, immigrée il y a plus de 150 ans pour travailler dans les plantations notamment de canne à sucre. L’influence de la culture indienne est donc très importante autant au niveau de la culture que dans les restaurants et les boutiques. On s’est délecté de curry pour seulement quelques euros et fait le plein d’épices pour les mois à venir. Cloé a également découvert que les petits bout vert dans l’assiette n’est pas des minis haricots, mais des piments. La pauvre, elle a croqué dedans à pleine dent !

Nous ne sommes pas restés très longtemps sur l’île de Vanua Levu au nord de l’archipel car nous avions prévu refaire les passeports canadiens des filles. Donc, direction Nadi sur Viti Levu pour une journée de course contre la montre. D’abord trouver où faire des photos qui respectent les recommandations de passeport Canada, imprimer nos documents et trouver un taxi qui sache où se trouve l’ambassade. Un chauffeur hindou nous a un peu baladé pour finalement nous apporter à l’aéroport ! Pas de chance, il est tombé sur les mauvais touristes, nous sommes descendus sans payer. Nous avons finalement trouvé par nous-même, pas du tout à côté de l’aéroport. Après avoir fait la rue deux fois en pensant devenir fou, nous avons conclu que l’ambassade avait été remplacée par une boulangerie fermée depuis longtemps. J’avais pourtant pris contact avec eux en m’assurant bien que l’on pouvait y faire nos passeports. Depuis, l’administration canadienne se lance la balle sans pouvoir nous expliquer comment il est possible que l’adresse indiquée sur leur site Internet soit fictive !

Après une semaine de carénage, nous avons enfin pu commencer à visiter Fidji, direction les îles Mamanuca et Yasawa. À Malolo, nous avons retrouvé un bateau copain et nous avons eu une troisième fille à bord quelques jours. Étape super sympa à Muscet cove. Les hôtels de luxe laisse l’accès libre de leurs infrastructures aux plaisanciers. Piscine et jeux gonflables toute la journée pour les enfants.

Nous avons été globalement déçu par les Yasawa. Les mouillages sont très profonds, plusieurs plages sont reversées aux hôtels, et surtout, les coraux sont très souvent morts du fait des ouragans et des plaisanciers peu scrupuleux qui jettent leur ancre n’importe où ! Quelques villages valent cependant le détour. Mais avant de s’y promener, il faut faire le sevusevu, c’est-à-dire d’aller à la rencontre du chef du village et lui faire un cadeau comme du Kava, une racine qui leur sert de boisson aux effets anesthésiants et euphorisantes entre autre. Certains chefs prennent cela au sérieux et font même une petite cérémonie, alors que d’autre prennent l’offrande comme un dû et ça frise le raquette.

Après les Yasawa, nous avons voulu retourner vers l’est que nous n’avions pas pu faire du fait du notre précipitation à cause de l’ambassade. Vouloir aller vers l’est quand les vents dominants sont d’est, est une très mauvaise idée. On a mis 14 heures pour faire 20 miles (un peu moins de 40 km). Nous allions pourtant à 8 nœuds ! Mais on faisait tellement des zigues zagues, qui l’on faisait quasiment du sur place. On a fini par longer la côte au moteur dans l’espoir d’être récompensé par un petit village traditionnel sur l’île d’Ovalau. Malheureusement, nous ne pourrons pas y rester à cause de la houle.

Un peu dépité, nous allons directement sur les îles de Kandavu ou plus communément appelées Astrolabe reef. Et là, bonheur ! Nous nous réconcilions avec Fidji. Les coraux sont magnifiques ! Il y a une profusion de coraux mous avec des couleurs éclatantes et l’eau transparente. Les plages de sable blanc nous tendent les bras, enfin presque… Nous avions trouvé un petit coin de paradis, aucun hôtel ni maison nous indiquaient une présence quelconque, mis à part une malle, qui contenait une VHF et de la crème solaire. Les filles profitent de la plage et nous des fonds marins jusqu’à ce que l’on vienne nous demander de partir au plus vite. Les équipes de l’émission Survivor sont à 5 minutes de notre coin de paradis et une petite famille et un voilier à l’horizon ne cadrent pas bien avec le thème de l’émission. La demande a été faite très gentiment et nous avons déguerpi au plus vite.

Nous avons été gentiement viré de la plage à cause du tournage de l'émission Survivor!

Dernière étape fidjienne à Suva, la plus grande ville du sud. La ville en soit n’a rien de particulier, mais nous aimons voir les villes principales des îles que nous visitons. Les filles écarquillent les yeux devant les boutiques et nous faisons le tour de la ville à pied tout en nous délectant de nos derniers curry !