Nous n’avons malheureusement pas beaucoup de temps au Laos, que nous avions portant adoré lors de notre premier voyage, mais des amis du Québec viennent nous retrouver en Thaïlande et nous ne pouvons pas rater ce rendez-vous. Nous nous consacrons donc au nord du pays.

La frontière entre le Vietnam et le Laos se faisait très facilement avant, il suffisait de traverser la rivière avec une barge, alors que maintenant, il faut prendre deux bus differents pour traverser le pont de la liberté! Le développement a d’ailleurs causé beaucoup de changements sur la façon de voyager. Avant, il y avait des gros tuk-tuk (genre de pick-up avant des bancs à l’arrière) qui nous permettaient de nous deplacer n’importe quand et n’importe où dans le pays. C’était certes très cahotique et il fallait 2 à 3 heures pour faire 100 km, mais nous étions pendant ce temps avec la population locale au milieu des poules et des sacs de riz. Aujourd’hui, tout le monde a son scooter ou sa camionnette, donc les transports publics s’en font ressentir. Les smart phone ont aussi débarqué en masse au Laos. Les rues sont envahies par des milliers de boutiques de téléphones portable (Appo, Huawei, Samsung, etc). Il est devenu plus facile d’acheter un téléphone dans un village que de trouver un restaurant où manger!

Les maisons ont beaucoup changées aussi. Avant c’était surtout des cabannes en bambou, maintenant, ils ont de plus en plus de grandes maisons en béton, mais ils n’ont toujours pas vraiment de meubles dedans, pas de table et de chaises, ils dorment sur des nattes et le feu pour faire à manger brûle quelque part. De ce fait, les portes sont géneralement grandes ouvertes pour laisser sortir la fumée et comme il fait un froid de canard, ils sont tous aglutinés autour du feu pour se réchauffer. Par contre le scooter ou le pick-up a un place de choix au milieu du salon!

Première étape à Muang Kua, petit village qui est le point de départ des barques pour aller plus au sud. Malheureusement, la rivière est à sec! Les chinois construisent 7 barages au Laos et il n’y a plus qu’un simple filet d’eau dans la rivière. Dommage, nous avions espéré pouvoir faire cette descente. Nous resterons malgré tout dans ce village, même s’il n’a pas grand charme, et que les nuits sont très bruyantes. Les murs de notre auberge sont en planche de bois très ajourées et la musique techno laosienne est poussée à son maximum toute la nuit. Il y a malgré tout une belle promenade qui mène au fameux barrage et Stef pourra fêter dignement ses 45 ans avec un couple de jeunes français.

Le marché de Muank Kua est aussi très typique. On peut y acheter des petits oiseaux, des genre de ratons, des crapauds, des souris…qui finiront dans l’assiette. On peut y manger la fameuse phô, soupe avec des nouilles de riz et parfois un peu de poulet, des brochettes de porc avec du riz collant, j’ai eu la bonne idée de me laisser tenter par une saucisse bien grillée, mais tout en la mangeant j’ai pensé que ce n’était peut-être pas du porc dedans, mais probablement un mélange d’animaux à plume et à poile!

Dans la rue, j’ai même vue une vieille dame embrocher un petit ras sans l’avoir éviseré, ni déploilé. Elle l’a mis directement sur son petit feu de bois et l’a graté avec une cuillère pour enlever les poils calcinés! Au Laos les pauvres mangent ce qu’ils réussissent à attrapper!

À défaut de pirogue, nous allons en bus à Nong Kiaw. En écrivant ce blogue, j’ai réalisé que nous y avions fait étape lors de notre premier tour du monde. Ça a tellement changé que l’on n’a rien reconnu! Il y a maintenant plus de touristes que de locaux. Nous avons dormi dans un des petites huttes en bambou, dans l’espoir de faire une nuit complète sans coq à l’horizon ni de musique assourdissante toute la nuit…ça aurait pu être reposant si nous n’avions pas gelé toute la nuit. Il faisait tellement froid que malgré les couvertures on a dormi habillé.

Nous y avons cependant fait de très belles randonées dans les montagnes. Une première, nous a mené à travers des paysages de jungle magnifiques et très changeants où des formations rocheuses semblent avoir poussé comme des champignons et des points de vues nous offrent de magnifiques panoramas sur la vallée et les montagnes.

Nous y sommes allés avec une famille de français que l’on avait rencontré la veille. Les filles étaient contentes d’être avec des enfants. On leur avait fait voir l’itinéraire et ils savaient que l’on devait faire 15 km en montagne avec 300 mètres de dénivelé, ce qui n’est pas énorme. On prévoyait 6–7 heures de marche. Ce n’est pas très gentil à dire, mais ce fut de vrais boulets! La femme s’était fait mal au genou quelques jours auparavant et n’avait pas une bonne condition physique. Au bout de 30 mn sur le plat, elle soufflait déjà et nous devions l’attendre toutes les 5 mn. L’homme, tant qu’a lui, s’est pris pour rambo et a attaché son couteau à un bambou afin de cueillir des fleurs de bananiers. Il a fini par s’entailler sévèrement le doigt! Ce dernier se vantait d’organiser des stages de survie…ils sont partis avec un paquet de biscuits pour 4 et un peu d’eau, et leur sac était chargé d’un drône et de deux appareils photos. Heureusement on avait 1kg de riz collant et des brochettes que nous avons partagé.

Après 8 heures de marche, nous n’avions pas encore fait la moitiée du chemin et la nuit tombe vite au Laos. Nous étions en pleine jungle et il n’était pas question d’y passer la nuit. On a du pousser un peu le rythme en espérant arriver au moins à un petit village, le seul sur la route. La femme a failli faire une syncope, elle n’avait pas mangé le matin et que du riz le midi. Elle est vegétarienne et n’avait pas voulu un bout de brochette. On est arrivé au village 30 mn avant la nuit et avons trouvé un camion pour nous ramener à Nong Kiaw. On n’aura fait que 8km en presque 10 hres…morale de l’histoire, on ne repart plus avec des gens que l’on ne connait pas, même s’ils sont très sympatiques!

Nous étions en train d’acheter des beigners aux bananes au marché pour le petit-déjeuner avant de changer de ville lorsqu’on rencontre un guide local qui parle français et qui nous informe que finallement, ils ont ouvert un peu le barrage et que l’eau est assez profonde pour naviguer. On change aussitôt nos plans et achetons de quoi manger le midi afin de faire la deuxième partie de la randonnée. Nous embarquons donc dans la pirogue en expliquamnt au capitaine que nous n’allions pas jusqu’au bout avec les autres touristes. Il n’a bien sur rien compris et on a du lui dire plusieurs fois de nous arrêter. Du coup, il nous a débarqué n’importe où et on a du patoger dans la boue pour arriver dans le village. On a même essayé de couper à travers la berge, mais elle était trop dense. Cette partie de randonnée est complètement différente. Nous avons marché dans la vallée à travers les champs de riz avant de grimper dans la montagne. La nature était un peu moins dense, mais tout aussi jolie.

Après une journée de bus qui nous a permis de nous reposer les jambes des randonnées, nous arrivons à Luang Namtha. Cette fois, c’est à vélo que nous visitons la campagne. Les débuts ne sont pas faciles pour Léa qui a appris a faire du vélo sans les petites roues à port Camargue, mais qui n’en a pas beaucoup fait depuis. Nous passons à travers les chemins de campagnes entourés de rizières et traversons plusieurs villages éthniques, les gens ne sont malheureusement plus habillés traditionnellement! Ils sont cependant très accueillants et sont souvent surpis de nous voir.

Nous nous rendons ensuite à Huay Xai afin de traverser la frontière et nous rendre en Thaïlande. Nos amis arrivent dans deux jours.