Le Vanuatu est le premier pays que nous visitons où il n’y a ni cuisinière ni frigo ni voiture ni électricité dans la plupart des villages. On doit tout faire cuire au feu de bois et le seul frigo se trouve au magasin… quand il marche car pour ça, il faut de l’électricité et c’est très sporadique. Certains ont des petits panneaux solaires pour allumer une ampoule LED, charger les téléphones ou alimenter l’écran plat de la famille élargie.

Internet est arrivé il y a 7 ans. Avant il n’y avait rien. Pas de téléphone, pas de câble, pas de radio. Rien. Aucune communication à distance. Nous avons copié des films sur des cartes SD et, le soir même, le village, souvent seulement quelques maisons regroupant une même famille, regardait Avatar sur leur écran plat assis par terre sur des nattes tressées avec des feuilles d’arbre. Il n’y a ni chaise, ni canapé, ni lit dans les maisons. On mange et on dort par terre.

Chaque village est une famille élargie: grands parents, oncles, tantes, frères, sœurs, enfants, petits enfants, etc. Et chaque groupe de villages a sa propre langue très différente l’une de l’autre. Il y a beaucoup d’enfants, des centaines d’enfants dans les villages.

Les gens du Vanuatu sont beaux: pas d’obésité, un beau visage, le sourire. En Polynésie française, l’obésité est partout. Mais pas ici étant donné qu’il y a très peu de voiture, très peu d’alcool et presque rien dans les magasins. Il n’y a pratiquement rien à acheter et les gens ont très peu de devises car peu d’exportation (essentiellement le Coprah, Kava et Cocoa). Il ne manque cependant pas de nourriture, des champs de fruits (cocos, papayes, bananes), légumes-racines (tarots, ignames, etc.) et animaux sauvages (cochons, vaches et poulets) sont partout.

Stef a rencontré des locaux qui l’ont amené avec eux pour récupérer un plant de kava dans la brousse. Ils ont marché près d’une heure dans la montagne afin de se rendre près de leur ancien village où le potager communautaire continue à produire les aliments dont ils ont besoin. Le plant de kava est en fait un gros arbuste qu’on doit déterrer afin de récupérer les racines qui sont ensuite broyées pour être mélangées avec de l’eau afin de le boire. Après avoir travaillé près de deux heures sur le plant, ils sont redescendus avec chacun 40 kg sur le dos!

Un garçon de 12 ans qui les accompagnait, et qui ne va pas à l’école afin de travailler dans les champs, est monté dans un cocotier en deux secondes afin de nous procurer des cocos que nous avons bu et mangé. Tim est redescendu avec Stef en courant et nous sommes passés par sa maison qu’il voulait lui montrer.

Comme promis, nous sommes revenu voir les gens du village en fin de journée. La famille de Tim voulait nous donner de la nourriture, et nous leur avons donné une gros nounours en peluche. Nous en avons profité pour boire le kava traditionnel…quelle horreur, le goût se rapproche de la vase!