Notre mouillage en face de la vielle ville d’Antibes fut très certainement le plus magique, jusqu’à ce que le vent tourne. Nous avons mis l’ancre dans de l’herbe, ce que nous n’aimons pas beaucoup car cela tient moins bien que sur le sable. Comme notre mouillage avait tenu toute la nuit et que le vent était quasiment inexistant, nous sommes allés nous promener dans la ville. Les petites rues typiques du sud nous ont charmées et Antibes est pour l’instant notre préférée de la côte d’Azur. Ce sera aussi celle qui nous laissera le gout le plus amère. En effet, le vent si doux le matin a tourné et s’est fortement levé. Nous regardions depuis les remparts la mer se déchainer lorsque Stef a réalisé que le bateau chassait (se dit d’un bateau au mouillage et dont l’ancre ne le tient plus accroché). Stef est parti en courant et je l’ai suivi quelques minutes plus tard. Heureusement que Yolande et Gilles étaient là pour garder les filles. Après une course effrénée, j’ai rejoint Stef juste avant qu’il ne parte en annexe vers le bateau. La houle était telle que nous sommes arrivés trempés au bateau, mais le pire restait à venir…Chaque vague propulsait le bateau d’avant en arrière ce qui nous rendait l’abordage quasi impossible. Il a fallu littéralement nous propulser sur le bateau pour y monter et commencer notre bataille pour ne pas voir notre bateau s’échouer contre les rochers. La première bataille fut de remonter l’annexe et son moteur. Habituellement, nous enlevons le moteur pour pouvoir monter l’annexe, mais nous devions oublier cette étape. À chaque fois que nous arrivions à hisser l’annexe, une grosse vague l’emportait plus loin. Après ce qui nous a apparut comme une bonne heure de lutte acharnée, nous avons réussi à attacher notre petit bateau et son moteur. Nous n’étions cependant toujours pas sorti d’affaire, il nous fallait au plus vite quitter l’impasse dans laquelle nous étions. Stef s’est occupé de remonter l’ancre tandis que je m’affairais à essayer de garder le contrôle du bateau. Étant donné que nous avions mis l’ancre dans l’herbe, nous avions sortis près de 70 mètres de chaine qui fallait remonter. À chaque vague, Stéphane disparaissait sous un épais manteau d’écume pour réapparaitre au sommet de la vague. L’ancre remontée, nous avons quitté le champ de bataille au moteur pour nous mettre à l’abri dans une autre baie protégée par le vent d’est.