Nous avons enfin réussi à quitter Galaxidi. Nous y étions bien, mais le but de notre voyage n'est pas de rester 2 mois dans un village de 3000 habitants. Nous avions sous-estimé le froid de l'hiver en Grèce (tout étant relatif, mais quand l'eau de la mer est à 13 degrés, l'intérieur du bateau aussi!) et surtout le vent puissant qui tourne dans tous les sens. Nous avons profité d'une météo supposément clémente pour quelques jours et avons repris le cours de notre existence de marins.

L'idée était de quitter Galaxidi pour nous rendre à Nafpaktos. Nous ne dépasserons pas Trizonia où nous avions fait étape à l'aller. Un vent de front et un courant de 3 nœuds de face, nous obligeaient à tirer des bords et malgré toutes ces manœuvres, nous n’avancions à peine. Nous avons donc abandonné notre résolution d'avancer à la voile et avons fini les 10 miles restant au moteur.

Après une nuit à Trizinia, nous voilà repartis à Nafpaktos. Magnifique petit port croquignolet selon les dires du Routard. Nous aurions dû nous méfier de ces qualificatifs, mais comme plusieurs sites de navigation indiquaient que le port pouvait accueillir de gros bateau, nous pensions pouvoir profiter de sa magnifique localisation. Nous ne verrons que l'entrée du port et nous avons bien failli y rester coincé. Alors que Stef manœuvrait à l’entrée fortifiée du port, j’ai vu un mur de sable qui nous barrait le passage bâbord. Stef a eu le temps de virer tribord mais la quille a frôlé le fond et un bon coup de moteur nous a permis d’éviter le pire. Pas question de rester dans ce port et nous sommes aussitôt partis.

Bien heureusement nous n’avons eu aucun dégât sur le bateau. Ce n’était que du sable.

Étant donné que nous ne pouvions rentrer dans le port de Nafpaktos, deux possibilités s’offraient à nous : aller à Patras que nous connaissons déjà et qui ne mérite pas vraiment une seconde visite ou continuer pour 12 heures de navigation et nous rendre directement en Céphalonie, la plus grandes des îles ioniennes. Une fois le pont qui relie le continent au Péloponnèse passé, le vent s’est arrêté et nous avons dû continuer au moteur. En fait, l’entrée du golfe de Corinthe fait comme un goulot d’étranglement et le vent est toujours plus fort dans le golfe que sur le bord de la côte.

Nous arriverons donc vers  heure du matin en Céphalonie dans la jolie baie d’Antisamos.