Le 16 mars, nous sommes fin prêt pour traverser le canal.

Nous devons protéger les panneaux solaires. Nous utilisons tous ce que nous trouvons : cousins des canapés, ours en peluche, gilet de sauvetage. Lors de l’entrée dans les écluses, un messager de plomb entouré de corde nous est envoyé afin d’y attacher nos amarres. Des agents du canal tirent ensuite sur le messager pour récupérer nos amarres. Selon leur qualité de lanceur, le messager peut atterrir sur les panneaux solaires.
Nous avons trois équipiers pour nous aider, selon la réglementation du canal. Gail, une américaine qui voyage avec sa famille sur un catamaran et qui souhaite avoir une première expérience du canal avant de passer avec son propre bateau. Michel, un Québécois de 70 ans qui a déjà passé 200 écluses avec son propre bateau et Jean-Marie un ancien amiral de la marine. Ces deux derniers sont en vacances au Panama et veulent vivre l’expérience du canal. Un conseiller viendra nous rejoindre sur le bateau pour nous donner la marche à suivre et s’assurer pendant toute la traversée du canal que le passage se passe sans encombre. Selon notre conseillé, il y a environ 2-3 accidents tous les 1000 bateaux.

Le passage du canal se fait généralement en deux étapes. Départ du côté Caraïbes en fin d’après-midi pour passer les trois premières écluses. Celles-ci permettent au bateau de monter au niveau du lac Gatun soit environ 25 mètres au-dessus du niveau de la mer. C’est la partie la plus physique puisque qu’il faut bien tirer les amarres pour rester bien centré.

Nous sommes trois bateaux à passer en même temps. Esploristo, un cata et de l’autre côté du cata un autre voilier. Cela ne laisse pas tant de place sur chaque côté et c’est le cata qui est responsable de nous faire tous avancer en même temps et de façon centré. Il se loupe, c’est notre bateau qu’il casse!

On s’amarre à une des 3 bouées disponibles dans le lac. Nous étions trop nombreux et nous nous sommes amarrés à un autre voilier. Départ vers 7h le lendemain. Nous venions tout juste de sortir le petit déjeuner. La gestion du canal semble bien fonctionner, mais c’est toujours un peu nébuleux, les informations sont données au compte goute et on a jamais de planning.
Nous naviguons 3 heures au moteur dans le lac puis avons tout juste le temps de manger avant de passer les 3 dernières écluses qui cette fois, nous ramène au niveau de la mer. Quel bonheur de voir s’ouvrir devant nous les portes sur le Pacifique!