La Céphalonie est la plus grande des îles ioniennes, mais aussi la plus montagneuse. Nous avons été très surpris par le relief toujours très montagneux de la Grèce. Le climat y est habituellement très sec.

Nous sommes donc arrivés la nuit au mouillage d’Antisamos et avons apprécié le calme une fois le moteur éteint et surtout cette bonne odeur de pins et d’oliviers qui nous entouraient. Avec 20 degrés de plus, nous aurions dormis sur le pont!

Nous sommes restés 2 jours dans cette baie. Nous avons beaucoup apprécié être au mouillage, entourés d’eau cristalline. Nous nous sommes aussi baignés pour la première fois de l’année, il y avait un beau soleil et l’effet du rosé a influencé notre témérité.
J’ai aussi pratiqué ma technique de pêche au poulpe et j’ai fini par en avoir trois. Nous nous sommes régalés, mais quelle galère pour en arriver de la mer à la table!

On pêche le poule avec un crabe en plastique doté d’hameçons. Sous le crabe il y a un poids qui bien sûr s’accroche à toutes les roches. Stef a eu pitié de me voir dans l’eau toutes les 5 minutes a essayé de le décrocher qu’il a pris l’annexe pour m’aider. Une fois le poule ferré, il faut le sortir, étape à laquelle il ne coopère pas du tout, ce qui pour sa défense s’explique tout à fait. Bref, une fois le poule hors de l’eau, il faut lui retourner la tête pour lui enlever les intestins et le tuer. Et oui, contrairement à ce que Stef essayait de me faire croire, ce n’est pas un animal intelligent du fait de la taille de sa tête, puisque ce n’est pas un cerveau, mais des entrailles qui occupent sa tête. Pour faire simple, il a la tête dans le cul! La pauvre bête pour se défendre lance de l’ancre noire et essaie de s’agripper à moi. Un combat qui n’a pas été facile de gagner!

Nous avons dû quitter la baie d’Antisamos pour nous protéger d’une tempête à venir. Nous avons navigué pendant 15 heures avec le vent de face. À croire que le vent nous en voulait, car quel que soit la direction que nous avons pris, le vent était toujours de face! Cette allure n’est pas agréable, car la bateau gite beaucoup et tape sur les grosses vagues. Nous avons eu aussi de la pluie avant d’arriver. Bref, nous étions contents d’arriver enfin au port. Le port d’Argostoli est encore une aberration du gaspillage des fonds de l’Union Européenne. L’infrastructure fut construite, mais jamais terminée. L’UE a financé une partie, mais la Grèce n’ayant pas l’argent pour terminer, le port est resté inachevé et donc gratuit pour nous.

Un couple d’espagnols, au port depuis presque 6 mois nous ont aidés à nous amarrer et indiqués les bons plans. Cela faisait longtemps qu’ils étaient seuls au port et semblaient vraiment très heureux de voir d’autres voyageurs.

Argostoli est une jolie petite ville avec une rue piétonne très vivante et un bord de mer agréable. Nous y sommes restés un peu plus d’une semaine et subis 3 tempêtes venant à chaque fois de direction différentes. Lors de la deuxième tempête, le vent soufflait tellement fort que j’ai dû partir à la recherche de vieux pneus afin de protéger la coque du ponton pendant que Stef réinstallait nos défenses! C’est tout juste si le vent ne me faisait pas tomber à la renverser. Pas la peine de dire qu’avec la pluie qu’il tombait, nous aurions pu prendre une douche… mais pour cela il aurait fallu que ce soit de la pluie et non de la grêle.