Nous avons retrouvé un ami de Nouvelle Calédonie au mouillage de Hanatefau sur Tahuata. Une petite île à quelques miles d’Hiva Oa. Malheureusement, il n’est resté que quelques jours.

En ce qui nous concerne, ce qui devait être une escale de 3 jours en a duré 10. Il y a plusieurs belles randonnées à faire sur l’île. Nous avons notamment marché jusqu’au village de Vaitahu. Une magnifique randonnée d’une dizaine de kilomètres à travers la montagne le long de l’unique route de l’île. Cette route de terre est tapisée de centaines de mangues. Nous nous empiffrons le long du chemin et cherchons quelques graines locales qui nous permettrons de faire des bracelets.

Nous arrivons trop tard au village et la supérette est fermée. C’est cependant l’occasion pour nous de discuter avec quelques femmes du village attablées dans leur jardin. Elles nous offrent de délicieux pamplemousses qui nous permettent de patienter l’ouverture du marché pour acheter notre pique-nique.

Nous sommes, encore une fois, agréablement surpris par la propreté du village et de la sympathie des habitants.

Nous avons fait également une autre randonnée qui nous a menée de l’autre côté de l’île. Les paysages sont escarpés et le vent souffle très fort. J’y avais fait de magnifiques photos, mais une petite coquine me les a effacées.

Tous les matins une trentaine de dauphins viennent dans la baie. Ils viennent à un mètre de l’annexe, mais ne se laisse pas approcher sous l’eau. Généralement, on les entend avant de les voir. J’ai essayé de les filmer, depuis l’annexe et sous l’eau, mais ce ne fut pas une réussite alors je garderais ce souvenir jalousement pour moi.

Nous sommes restés plus longtemps que prévu à Hanatefau car le village d’à côté, Hapatoni, organisait une fête pour le rosaire. Les habitants de Fatu Hiva et Hiva Oa étaient attendus pour trois jours de fête religieuse. Environ 240 personnes on été accueilli dans ce village qui ne compte que 100 habitants. Tout a été parfaitement organisé. Il y avait des matelas dans la salle communautaire et des salles de douche ont été tressé en feuille de palmier. Le soir après la messe, nous avons pu participer au repas moyennant quelques euros mais surtout assister aux chants et danses traditionnelles. Les Vahinées, n’ont plus la silhouette du temps de Gauguin, mais le déchanché polynésien est toujours de mise. Le parfum des couronnes de fleurs ont fini de parfaire l’envoûtement.

Les Marquisiens sont très religieux. Et ces fameux chants que nous avons trouvé si beaux étaient en fait des chants religieux en honneur de Marie…et ce n’était pas une reprise de Johnny! Ça aurait été moins glamour s’ils avaient chanté en français!

Nous sommes arrivés trop tard pour la clôture de l’événement le dimanche midi, mais nous avons été accueilli comme des rois. La cuisinière nous a trouvé un fond de chèvre au lait de coco avec du riz, du poisson cru et des bananes. Le vin du Christ n’a malheureusement pas été servi. L’alcool est très cher et donc peu consommé. Nous sommes restés discuter avec une des doyennes du village. Puis avons pris la route vers la baie de Hanamoenoa. Il semblerait que c’est l’une des plus belles plages des Marquises.

C’est vrai qu’elle est magnifique! Le sable est blanc, les poissons sont au rendez-vous. Nous nous habituons à croiser les requins pointe noire et les raies mantas. Et la palette de couleurs des poissons est nettement plus développée que dans les caraïbes. Certains poussent même le chic à se revêtir d’écailles mauves! Nous avons même pêché au harpon un poulpe d’un mètre d’envergure. Dommage que ce ne sera pas nous qui le mangerons. Une murène verte de plus d’un mètre cinquante est venue nous la manger sous le nez. C’est vrai que face à la bouche dentée de la murène, nous avons préféré lâcher le harpon, la laisser se goinfrer à nos dépens et revenir chercher notre fusil quand elle eu terminé.

Nous avons fait la connaissance de Bulle, une famille qui voyage depuis six ans sur leur voilier. Les enfants se sont éclatés sur la plage. Nous avons également rencontré Steven, un marquisien qui vit dans sa petite cabane au bord de la plage et qui s’occupe d’une parcelle de terre où pousse cocotiers et arbres fruitiers. Il n’a ni eau courante ni électricité. Il vit de ses cultures et se bat contre les plaisanciers sans scrupules qui lui volent ses fruits quand il a le dos tourné. Il ne peut pas non plus mettre une clôture car les locaux lui reprochent de ne pas être assez accueillant.

Cela fait un mois que nous sommes arrivés aux Marquises et nous aimons beaucoup. Peut être reviendrons nous dans le coin durant la prochaine saison des ouragans.