On se souviendra des Exumas surtout pour ses belles plages, sa palette de bleu indéfinissable mais aussi pour ses tons de gris! Nous avons eu beaucoup de pluie et ce, presque tous les jours! L’office du tourisme annonce 360 jours de soleil par an… Sécheresse garantie pendant les 10 prochaines années avec ce qui est tombé cet hiver!

Les Exumas s’étendent sur 100 miles et comptent pas moins de 365 îles et îlots. Autant dire que nous ne les avons pas tous faits. Certaines sont habitées et beaucoup de ces îles sont privées.

Nous avons commencé par Allan Cay. Un ensemble de petits îlots qui forme un U à l’envers. Il y a 3-4 places pour mettre le bateau et des hautfonds partout. Pas facile surtout quand le vent tourne. L’eau n’est pas très chaude (23 degrés) mais j’ai quand même plongée pour voir s’il y avait des lambis ou des langoustes. Les fonds sont clairs, mais il n’y a pas beaucoup de poissons. Dans tous les blogues, nous lisions qu’il n’y avait qu’à se pencher pour ramasser des lambis et c’est tout juste si la langouste ne sautait pas directement dans la casserole. Mais dans les faits, il n’y a plus rien. Les lambis se résument à des cimetières de coquillages aux abords des villages et le peu de langoustes qu’il y a, sont capturées dans des cages attirées par des morceaux de poissons.

Allan Cay est reconnu pour ses iguanes, mais comme nous, ils ne voudront pas braver la pluie et le vent…nous ne les verrons pas.

Vous gardez ça pour vous… mais une distraction que nous aimons, c’est de regarder les bateaux rater leur mouillage et devoir recommencer. Un catamaran est arrivé en fin d’après-midi et il s’est repris au moins 20 fois pour poser son ancre car ça n’accrochait pas. Plutôt que de changer d’endroit, il s’est acharné au même endroit juste au niveau des rochers. Il a fini par abandonner pour se mettre là où le courant était le plus fort. Au bout d’une heure, alors qu’il faisait nuit, il s’est aperçu que ça position n’était pas bonne et il est parti… espérons qu’il s’en sortira mieux ailleurs. En tout cas, cela à bien animé l’heure de l’apéro!

Norman bay fut une superbe découverte, nous étions mouillé à l’est de l’île et avons fait un long trajet en annexe pour aller dans la baie (cette information a son importance pour la suite!). Celle-ci n’est pas très accessible en voilier du fait de sa profondeur et de l’avion coulé en plein milieu! Plongée snorkeling intéressante sur l’épave d’avion. Il devait transporter de la drogue et ne se sera jamais rendu plus loin que quelques mètres dans l’eau après le décollage. Nous y avons fait la rencontre d’une raie d’une envergue de plus d’un mètre et de centaines de petits poissons. Un bateau est ensuite arrivé avec une dizaine de touristes qui ont saccagés la visibilité du site. Ils ont débarqué toute sorte d’équipement de snorkeling et ont piétiné la zone soulevant le sable. On ne pouvait plus rien voir au bout de 5 minutes.

Nous sommes ensuite allé sur les plages avec une eau tiède peu profonde, du sable tellement blanc qu’il nous ébloui et une orgie de bleu! Nous avons même ramené des genres de bigorneaux, mais une fois au bateau nous n’avons pas trouvé s’ils se mangeaient ou pas, alors on les a remis à la mer. Le temps a passé tellement vite que nous sommes partis à 15h30 et que nous n’avions toujours pas mangé!

Revenons à l’annexe, Déjà à l’aller, le moteur de l’annexe avait chauffé, mais il a commencé à fumer au retour. Nous en avions bien pour 15 minutes au moteur, alors à la rame avec le vent de face qui s’était levé (et la mer aussi, il n’y a pas l’un sans l’autre), nous avons serré les fesses en espérant que le moteur de nous lâche pas. Nous sommes arrivés juste à temps. Le moteur était sur le bord de la crise cardiaque. Ce n’est pas la première fois que cela arrive et Stef devra bien se décider à démonter le moteur. Le mauvais temps s’est levé et nous avons dû nous abriter derrière une autre île. Nous pouvions voir les vagues casser contre les rochers. Magnifique spectacle, dommage que cela a duré toute la journée!

À la différence des autres îles, Shroud cay est une immense mangrove, que nous avons parcourue en annexe. A peine parti que l’annexe commence à chauffer. Nous avons ramé une partie de la mangrove et avons fait l’autre à pied en trainant l’annexe dans 50 cm d’eau, jusqu’au moment où il n’y avait plus d’eau du tout. Nous l’avons trainé sur le sable un moment en espérant retrouver un bras de mer. Nous pensions pouvoir traverser la mangrove pour revenir au bateau, mais, il n’y avait que du sable à l’horizon. Et comme la mer, même à marée haute de semblait pas recouvrir cette étendue blanche, nous avons laissé l’annexe sur place et avons fini à pied jusqu’à la côte, pour y découvrir l’une des plus belles plages des Bahamas. Le turquoise de l’eau qui se jetait par petites vagues sur le blanc de la plage était digne d’une carte postale! Malheureusement, nous garderons ce souvenir juste dans nos têtes car nous avions oublié l’appareil photo! Le retour aussi c’est fait à la rame, nous avons essayé d’économiser le moteur pour la partie mer.

Nous commençons en avoir vraiment assez de la pluie et du froid. Les sorties baignades sont limitées, l’eau étant trop froide. Il pleut 5 jours par semaine. Nous n’avons définitivement pas choisi la bonne période pour venir. Nous décidons donc de descendre plus vite que prévu et de quitter les Bahamas.

Arrêt décevant à Compass cay. Le chenal pour rejoindre le mouillage est vraiment très tortueux et peu profond. Nous avions juste 5 cm en dessous de la quille. À terre, l’accueil est sympathique mais très intéressé.  L’île est privée et pour s’y promener, il faut payer 10$ par personne. Il faut également payer 10$ pour se baigner avec les requins nourrisse. Ils sont inoffensifs et nourris, donc ils restent autour du ponton. Nous les avons touchés du bout des doigts, la peau est rugueuse et semble très épaisse. Tant qu’à payer pour tout, nous pensions y passer la journée entière, mais comme encore une fois, il ne fait pas beau, nous continuons notre descente vers le sud.

Prochaine étape, Staniel cay. Enfin un petit village! Nous avons fait quasiment le tour de l’île à pied, il y a quelques épiceries et un restau. Côté mer, nous avons fait de la plongée snorkeling dans une grotte. L’eau était d’une transparence extraordinaire et une myriade de poissons, habitués à recevoir de la nourriture ne se gênaient pas pour venir nous mordiller les doigts. Big Major spot à côté de Staniel cay est aussi reconnu pour ses cochons sur la plage. Ils sont familiers et vivent sur le sable et n’hésitent pas à se pavaner devant les touristes. À vrai dire, nous n’étions pas très rassurés dans notre petite annexe, lorsque le cochon a nagé jusqu’à nous. Et oui, les cochons nagent! Les filles ont hésité avant d’en toucher un et d'ailleurs moi aussi. Au risque d'heurter les âmes sensibles, je préfère les voir en côtelettes, grillées dans l'assiette. Nous y sommes retournés ensuite avec nos amis du Louisiana. D’ailleurs, nous avons fait notre premier souper d’adieu. Jean-Marie a aussi convaincu Stef a démonter le moteur. L’impeller est complètement cassé! Pas d’impeller, pas d’eau de refroidissement, pas d’eau, on rame! Bref, nous avons deux choix. Soit descendre sur Saint George la capitale des Exumas et se faire envoyer la pièce, soit remonter à Nassau et en profiter pour faire de grosses courses. Le vent est plus propice à une remontée sur Nassau, donc rebelote nous repartons vers le nord.

Nous ferons un arrêt à Hawksbill cay avant d’aller à Nassau et retrouvons nos amis du Louisiana…un autre souper d’adieu. Cette fois ce sera le dernier. Cela fait plus d’un an que nous les retrouvons régulièrement, ils nous manqueront.

Nous serons allés trois fois à Nassau, et comme toute les grandes villes de la région, d’ici à Sainte-Lucie, la ville excelle par son manque de charme et de caractère. Seules quelques rues valent le détour et gardent les secrets des pirates devenus bourgeois gentilshommes. Le port peut accueillir jusqu’à 5 paquebots déversant chaque jour ses milliers de touristes. La plupart venus faire les boutiques hors-taxe. Ils seront venus aux Bahamas, mais n’aurons vu que le ghetto de luxe créé juste à leur attention. 

Derrière règne la misère et les habitations n’ont même pas l’eau courante. Nous avons marché à travers des quartiers pauvres où le super marché est mieux barricadé qu’une banque.

À notre retour aux Exumas, nous visons Warderick, qui fait partie d’une réserve des Bahamas.  Nous rentrons dans un passe d’eau turquoise qui nous laisse juste assez de profondeur pour passer et nous mettre sur une bouée. Des deux côtés, l’eau est très peu profonde. Les bateaux sont alignés, tel un collier de perle sur fond de bleu. Nous avons fait une superbe randonnée autour de l’île. Généralement, côté au vent, c’est-à-dire, côté Atlantique, la mer apporte une importante quantité de déchets, surtout en plastique. Je suis toujours très étonnée, du nombre de chaussures retrouvée sur les plages. Nous y avons trouvé une balle et avons initié les filles au baseball. Pas facile de taper la balle avec un bout de bois, mais nous nous sommes bien amusés!

Et là, sur une plage, à nous narguer, des dizaines de lambis qui se prélassent au soleil! Ils ont bien choisi leur domicile dans une réserve où il est interdit de pêcher.

Au bout de 10 kilomètres, il ne nous restait peu de temps avant la tombée de la nuit. Étant à marée basse, nous avons coupé à travers la mer et sommes arrivés à temps pour un apéro sur la plage avec les autres plaisanciers.

Dernière étape à Black Point avant de mettre les voiles vers Panama. L’île est habitée par quelques centaines de personne et nous sentons l’impact de la consanguinité. La côte est sauvage est la roche très friable. Le soleil nous accompagne enfin pour cette dernière ballade.