Nous sommes de retour sur Hiva Oa, le temps de faire quelques courses à Atuona avant d’aller sur le baies du nord où l’on ne trouvera rien.

Ici les poulets se promènent dans la nature et ils n’appartiennent à personne. Tout le monde peut les manger sauf qu’il faut les attraper et les déplumer. Plutôt que de nous lancer dans une course perdue, nous avons payé un local pour le faire. 9€ pour 3 poulets élevés dans la nature, nous en avions la salive à la bouche.

Mais avant d’aller plus loin, voici la recette du poulet marquisien: mettre de l’eau à bouillir avec une brique. Y plonger le poulet. Quand vous pouvez planter un couteau dans la brique alors jetez le poulet et mangez la brique!

À Atuona, nous faisons une marche jusqu’au tiki souriant. Un tiki est une pierre sculptée. Bien qu’il soit solitaire autour de quelques pierres qui montrent les vestiges d’un ancien village, le tiki du haut de ses un mètre reste effectivement souriant. Le site n’a rien d’exceptionnel et la randonnée pour y aller non plus. Il y avait avant un sentier, mais comme les locaux et les touristes ne marchent pas beaucoup, le sentier n’existe plus. Nous avons du suivre la route. Heureusement, nous avions amené un copain de filles et tout le monde un bien marché le long de la route qui a grimpé pendant 6 km.

Nous arrivons dans la baie de Hanatekuua, inscrite dans aucun de nos guides de navigation. Nous sommes enfin seul au mouillage et une belle plage de sable blanc légèrement ombragée par des cocotiers nous tend les bras. Nous décidons d’y aller à la nage et motivons les filles de venir car elles ont encore peur des requins et sont toujours frileuses de nager depuis le bateau. Juste au moment où nous allions sauter on voit un dauphin qui nage bizarrement…pas de chance ce n’est pas un dauphin, mais un requin d’un bon mètre cinquante qui tourne autour du bateau. Nous attendons donc gentillement qu’il parte pour sauter à l’eau et aller jusqu’à la plage. Pas de chance, on l’a retrouvé à la plage…à croire que l’on était pas à son goût.

Nous croisons presque à chaque fois des requins pointes noires ou récifs, ils ne sont pas dangereux si nous n’avons pas chassé au harpon, ce que nous faisons très rarement. On a toujours tendance à penser au grand requin blanc qui croque tout ce qui passe comme dans le film les dents de la mer, mais il y a très peu d’attaques mortelles de requins chaque année. Il semblerait qu’il y ait plus de morts liées aux méduses qu’aux requins!

Nous restons dans la baie de Hanatekuua qui est si belle et solitaire. Quelques marquisiens travaillent le copra, et le samedi, nous voyons débarquer une dizaine de personnes avec les glaciaires, les plats, les sacs de nourritures, les harpons et les carabines, etc… Nous allons faire un tour sur la plage, histoire de voir ce qu’ils font. Ils vident les poissons et nous en donne quatre. Ils préparent ensuite des coquillages qu’ils appellent des porcelaines… C’est dommage de casser de si beaux coquillages surtout que c’est un peu caoutchouteux. Je les aide à nettoyer les porcelaines. Il faut les frotter sur un rocher avec de l’eau de mer afin d’enlever la bave et les petits morceaux non désirables. Ensuite, il faut les refrotter sur un rocher sec pour les sécher. Il faut enlever les antennes, pour cela, il suffit de les croquer et de recracher… Pourquoi s’embarrasser d’un couteau? Le plat de porcelaine est prêt. Il faudra juste les mélanger avec de la coco râpée et du citron!

On nous invite à rester souper. Au menu, poisson cru dans le lait de coco, fafaru ( le poisson dans l’eau fermenté qui sent le vieux fromage), cochon à la cocotte et riz, banane cuite, dessert. Quand les marquisiens font du camping, ils ne lésinent pas sur la nourriture et cuisinent toute la journée tout en buvant de la bière. Ils ont absolument tout ce qu’il faut, mais ne s’embarrassent pas de tente, ils dorment directement sur la plage. Ils nous invitent à revenir le lendemain. Ils sont allées à la pêche aux langoustes et à la chasse au cochon sauvage dans la nuit. Alors rebelotte, sauf que nous arrivons trop tard pour le petit-déjeuner aux langoustes!

Vers 16h, tout le monde est reparti en bateau, il n’y a pas de route pour venir jusqu’ici. Seul un couple et deux hommes restent pour casser la copra dès le lendemain. D’ailleurs, Stef ira les aider. C’est un travail difficile. Ils restent assis des heures par terre à enlever la chair de coco des noix. Il faut une sacrée poingne. Ils avaient probablement lancé des paris sur les capacités de Stef. L’après-midi, Stef les a accompagné à la pêche et ils nous ont donné une tonne de poisson! Ce n’est pas facile pour nous de pêcher car comme dans les caraïbes, les poissons peuvent avoir la ciguatera, une maladie transmissible à l’homme. Il faut donc connaitre les poissons et surtout les zones où pêcher.

Stef a travaillé pendant trois jours. Il a bien sympathisé avec Jean-Pierre et sa femme Henriette qui nous invitent à manger chez eux dans la baie d’Hanaiapa. C’est aussi à Hanaiapa que le groupe se retrouve pour passer le prochain weekend. Jean-Pierre offre deux cochons pour le méchoui. Il est aussi allé à la pêche aux oursins que nous mangeons directement sorti du bateau. Et comme ils en font toujours trop, il y avait du ragout de chèvre! Nous sommes encore reparti avec du poisson et Daniel un autre ami nous a donné des fruits… On ne sait plus où mettre les bananes et pamplemousses et devons les arreter. Les fruits poussent plus vite qu’ils ne peuvent les manger et les pamplemousses, citrons et papayes servent d’engrais ou de nourriture à cochon. Nous garderons un souvenir inoubliable de ces rencontres et peut-être allons nous y retourner pour le 14 juillet. Il y a une grosse fête dans le village et ça nous fera plaisir de revoir nos amis.

Notre dernière étape sur Hiva Oa est dans la baie d’Hanamenu. Nous nous attendions à mieux de cette baie vantée dans tous les guides. L’eau est brune, le débarquement difficile, des nonos sur la plage et des moustiques dans la forêt. Tout ça pour une mini chute d’eau glacée. Heureusement qu’il y a une belle petite balade dans la forêt!