Nous arrivons aux Tuamotu la veille de mon anniversaire que nous fêtons bien sobrement puisque Stef est sous antibiotiques à cause des amibes et qu’il n’y a personne au mouillage.

L’archipel des Tuamotu est composé de 77 atolls. Selon la théorie de Darwin, ces atolls sont d’anciens volcans entourés d’une barrière de corail. Il y a quelques millions d’années, ces volcans ce sont effondrés au fond de l’océan laissant la place à un lagon entouré d’une barrière et parsemé de motu.

Nous ne pouvons pas découvrir chacun de ces 77 atolls. Une grosse partie n’est pas accessible en bateau car il n’y a pas de passe…une sorte de porte qui nous permet d’accéder à l’intérieur du lagon. Certains sont trop loin de notre route et d’autres sont interdits d’accès…quelques restes de radioactivité peut-être!?!? Les Puamautu à qui nous avons parlés regrettent la « belle époque » des essais nucléaire. Ils recevaient plus d’argent du gouvernement !

L’atoll de Makemo est notre premier contact avec les Tuamotu. Notre premier mouillage est solitaire, eau turquoise et banc de sable…enfin plutôt de corail mort. Les châteaux de sables sont difficiles, mais les baignades agréables surtout après les Marquises où l’eau n’était pas toujours très belle. Nous rencontrons Hubert et Terona qui travaillent le coprah. Deux copains que tout oppose. Hubert est effeminé avec sa fleur de tiaré dans ses cheveux et tout en cassant les cocos, il s’enivre de bière artisanale à la coco. Il est très accéssible et bavard. Alors que Térona est un mormon très discret.

Les paysages désertiques nous semblent abandonnés. Mais en se promenant, nous rencontrons des hommes qui cultivent la coprah et qui vivent dans des cabanes isolées. Les femmes sont souvent restées au village. Nous avons rencontrés un homme marié avec sa nièce, qui avaient passé leur dimanche à éponger leur ennui dans la bière de cocos… Le résultats n’était pas brillant! Ils avaient l’air de deux itinérants alors qu’ils travaillent 6 jours sur 7.

Le village de Makemo était en pleine effervescence lorsque nous nous y sommes arrêtés. Le câble pour une meilleure réception internet venait d’être posé au fond de l’eau. Une réception en chanson et danse traditionnelle avec une collation pour souligner cette ouverture vers le monde extérieur.

En fait, le câble va lier Hawaii et la Polynésie française pour donner l’accès a une meilleure connexion Internet…une révolution pour les Tuamotu qui sont coupés du monde.

Nous faisons un dernier mouillage à l’ouest de Makemo où nous découvrons des centaines de bénitiers aux couleurs chatoyantes nichés dans les patates de corail. Un spectacle que nous n’avions jamais vu avant. Nous partons en fin d’après-midi par la passe ouest. Nous ne sommes pas encore très habitués aux passes. Nous devons faire concorder les sorties avec les marées, le vent et les courants pour ne pas se retrouver dans un tourbillon avec un courant qui pourrait nous empêcher la sortie et accessoirement nous faire échouer.

C’est de même pour la passe de la prochaine île. Nous devons ainsi ralentir le bateau dans la nuit afin de ne pas arriver trop tôt à la passe de Tahanea.